Le néo-virilisme

La crise soi-disant sanitaire que nous vivons en 2020 m’incite à partager une théorie qui me trotte en tête depuis un moment car ce qui se passe, semble confirmer ce que je soupçonne. Une partie de la population masculine croit que le monde se féminise. Les virilistes se sentent menacés de disparition. Je pense qu’au contraire, le virilisme triomphe comme jamais. Il a simplement changé de moyen d’action.

Avant, un homme viril caricatural devait être grand, musclé, volontaire, brutal, insensible, doté d’une voix grave, d’une barbe plus ou moins fournie, d’un long phallus gros et solide, propriétaire d’une ou plusieurs femmes dociles afin d’engendrer une digne descendance. Mais le monde a changé. Au XXIème siècle, la force masculine ne réside plus dans le bras, à présent elle siège dans le cerveau. Le virilisme a délaissé la sphère matérielle, il s’exerce désormais dans la sphère conceptuelle.

La crise du Covid19 illustre parfaitement ce glissement. Lorsque les hommes voulaient favoriser leurs petites affaires grâce à une "bonne guerre", ils se constituaient un stock d’armes légères, d’explosifs dévastateurs, de produits chimiques corrosifs, de véhicules marins, terrestres et aériens meurtriers... S’ensuivait une boucherie généralisée qui permettait à une poignée de privilégiés de s’enrichir. Après le carnage, une autre catégorie de privilégiés se remplissait les poches en reconstruisant les cités tombées en ruine. Par contre en 2020, les confinements à répétition et la distanciation sociale produisent les mêmes effets qu’une guerre. L’économie grand public est détruite, les classes pauvres et moyennes sont choquées et ruinées, pendant que les plus aisés s’enrichissent scandaleusement.

Réfléchissons. Quel tyran pourrait parvenir à emprisonner des milliards d’humains ? Cela demanderait des moyens monstrueux et une logistique cyclopéenne. Il faudrait construire d’immenses centres de détentions. Il faudrait une armée innombrable et une coordination dantesque. Une telle tâche est irréalisable matériellement mais possible conceptuellement. Il a suffit que la science affirme que nous sommes attaqués par un virus sanguinaire. Il a suffit que les chefs d’états adoptent des lois d’exception pour mener la "guerre sanitaire". Le résultat est au rendez-vous : des milliards d’humains emprisonnés à domicile. Inutile de recourir à une myriade de policiers pour faire respecter la détention. Les citoyens les plus naïfs, aigris ou angoissés, se chargent d’espionner, réprimander ou dénoncer les traîtres inconscients, négationnistes ou égoïstes, qui risquent d’accorder la victoire à l’ennemi invisible. Les moyens matériels ont une portée ridicule par rapport à la formidable puissance des moyens conceptuels.

Le cerveau orgueilleux est en train d’écrabouiller le biceps humilié. Un dicton populaire prétend que les hommes ont le cerveau sous la ceinture. De nos jours c’est l’inverse, les hommes ont le phallus au dessus de la cravate. Les hommes ne sont pas en voie de féminisation. Le virilisme conceptuel tente plutôt de supplanter le virilisme matériel. Le but est de "dominer quoi qu’il en coûte". Il cherche le pouvoir par tous les moyens, dans tous les domaines. La Nature, qui nous fait vivre, agace particulièrement le néo-virilisme, qui ne tolère aucune concurrence. Tout doit dépendre de lui et de lui seul donc il se démène pour substituer ses procédés technologiques brevetés aux processus naturels. Survolons quelques unes des abominations qui risquent de nous asservir dans les prochaines années, sous prétexte de nous servir.

Tous les pays du monde se dépêchent de vacciner leur population avec une technologie expérimentale à base d’ARN messager alors que le COVID19 est dangereux pour moins de 1% des personnes concernées. Outre les juteux bénéfices pharmaceutiques, cette campagne de vaccination transformera 8 milliards d’humains en cobayes. Pourquoi tester les thérapies géniques sur des personnes en bonne santé ? Remarquons que les ultra-riches espèrent vaincre la mort grâce à ce type de manipulation. Mais il faut faire des essais jusqu’à trouver un protocole de rajeunissement génétique sécurisé. En nous menaçant de pandémie chaque hiver, ils pourront nous soumettre régulièrement à de nouveaux vaccins à ARN messager. Tout laboratoire rêve d’avoir à sa disposition des cohortes de volontaires gratuits. C’est chose faite.

Le passeport sanitaire, similaire au crédit social chinois, projette une ombre menaçante sur le monde entier. Comme nous sommes en pleine "guerre sanitaire", il faudrait se munir d’un passeport électronique, prouvant que notre organisme n’est pas en train de comploter à notre insu avec l’ennemi viral. Pour obtenir ce passeport, il suffit de se faire vacciner. Les récalcitrants seraient ainsi considérés comme de dangereux terroristes qui risquent de tuer leurs concitoyens en respirant trop fort. Il faudrait les mettre en détention. Sans passeport, il sera donc interdit de prendre les transports en commun, faire ses courses, travailler… bref d'avoir une vie sociale. Voilà un bel exemple de violence conceptuelle. Chacun est libre de se faire vacciner mais ceux qui refusent n’ont plus le droit de vivre en société. On dirait qu’une poigne virtuelle, brandit des arguments scientifiques cinglants, pour fouetter les esclaves qui refusent les chaînes électroniques.

Les riches "philanthropes" investissent des fortunes dans la viande de laboratoire. Le principe est simple : prélever du muscle sur un animal puis l’arroser d’hormones et de nutriments pour que les cellules se multiplient. La viande pousse comme une plante. Le but serait soi-disant écologique. Plus besoin d’élever des animaux dans la souffrance puis de les tuer pour les manger. Le véritable objectif ne serait-il pas plutôt le pouvoir ? Si ce type d’alimentation se généralise, l’humanité ne sera plus nourrie par les millions de paysans car la production mondiale de viande sera entre les mains d’une très petite minorité de riches producteurs. Qu’en est-il de la qualité ? N’y a-t-il pas un risque d’appauvrissement des génomes du vivant ? Nous savons que le manque de variété fragilise les végétaux, les animaux et les humains, qui deviennent très sensibles aux maladies.

Si la viande devient artificielle, autant jeter son dévolu sur les légumes, non ? Sauf que le néo-virilisme a tout prévu. Soucieux de « sauver l’humanité », les ultra-riches de ce monde projettent de bloquer la lumière du soleil, par exemple en vaporisant quotidiennement des tonnes de sulfates dans la haute atmosphère. Le but serait de refroidir le climat qui serait soi-disant en train de se réchauffer. Passons sur le fait que la pluie risque de devenir corrosive car il est mal vu de critiquer la glorieuse marche de la science et du progrès. Mais si on bloque le soleil, les plantes seront privées de lumière. Elles ne pourront plus faire la photosynthèse. Il risque d’y avoir des famines si le rendement des cultures s’effondre. Oh mais quelle coïncidence ! L’agriculture verticale commence à se développer. Au lieu d’être enracinées en terre, les plantes sont accrochées à de gigantesques panneaux, elles sont éclairées par des LED, l’exploitation est supervisée par une intelligence artificielle. Plus besoin de ferme, ni de fermier, ni de pluie, ni de soleil. C’est super « écologique » car il n’y a plus besoin de transporter les marchandises, des petites fermes vers la grande ville. Un hangar suffit pour « consommer local ». Qu’en est-il de la consommation d’électricité ? En outre la mauvaise santé de l’humain moderne est notamment due à l’appauvrissement de sa nourriture industrialisée à outrance. Grâce à l’agriculture verticale, on pourra accentuer cette tendance car les riches néo-viriliste ont toujours faim de pouvoir et encore plus de haine pour la Nature.

Les gouvernements votent des lois dites de "bioéthiques". Est-ce qu’elles visent à autoriser progressivement la marchandisation du corps humain, en location, en entier ou en pièces détachées ? Si la misère gagne du terrain alors beaucoup de désespérés risquent d’être prêts à vendre n’importe quoi pour survivre. Si les cadres juridiques sont déjà posés, cela facilitera ce type de transactions ignobles. L’une de ces lois autorise l’avortement pour raison psycho-sociale, sans limite de temps. Que deviendront les fœtus viables, arrachés de l’utérus quelques heures avant leur naissance ? On peut imaginer toutes sortes de scénarios plus scabreux les uns que les autres.

L’utérus artificiel. Cela fait des années que les scientifiques travaillent dessus pour notre "plus grand bien". Le but est de fabriquer des enfants directement, en se passant des femmes et des processus naturels. Bien entendu, c’est présenté comme une avancé humaniste, offrant aux couples stériles la chance de donner la vie. Mais on se doute bien que tôt ou tard ce service sera commercialisé auprès du grand public. Tout contrôler. C’est le but du néo-virilisme. Tout doit passer par eux, même la génération de nouveaux humains. Est-ce qu’ils mettront en place des quotas de naissances annuels ? Est-ce que les parents seront facturés à l’heure de location de la matrice ou au nombre de kilos humains produits ?

Quitte à soulager la femme de la pénibilité de la grossesse et de l’accouchement, pourquoi ne pas pousser la logique jusqu’au bout ? Confions aussi l’allaitement à la technologie. Il suffit de prélever des cellules mammaires sur une femme, de les cultiver en laboratoire pour les multiplier, puis de les saturer d’hormones pour qu’elles produisent du lait. Du bon lait "maternel" de laboratoire pour alimenter les nourrissons fabriqués dans le même laboratoire. Tout ce que la Nature nous permet de faire gratuitement à nos risques et périls, sera pris en charge par la technologie, en toute sécurité, contre rémunération. Les cas d’autismes sont en constante augmentation. Quelle mentalité auront les enfants, dont la gestation et l’alimentation purement mécaniques, seront dénués du système immunitaire, des sécrétions hormonales émotionnelles et des stimulations sensorielles d’une mère ? Est-ce que la vie humaine se résume à un tas de muscles, d’os et de nerfs qu’il suffit d’arroser de fluides pour le faire pousser comme du lierre ?

Le vaccin contre le Covid19 apprend au système immunitaire à détruire une protéine spécifique du virus SarsCov2. Or cette protéine serait également présente dans les spermatozoïdes et l’endomètre. L’organisme masculin détruirait donc ses gamètes tandis que l’organisme féminin rongerait l’intérieur de son utérus ? N’y a-t-il pas un risque de stérilité ? Pas d’inquiétude, tout est sous contrôle. Grâce à la PMA et aux matrices de gestation artificielle, nous n’aurons plus besoin d’utérus ni de spermatozoïdes viables. Les personnes aisées pourraient se payer de tels services, les pauvres n’auraient plus la possibilité d’engendrer une descendance. Exit la sélection naturelle. Le néo-virilisme nous proposera la sélection artificielle dont le principal critère sera la santé financière. Faudra-t-il contracter un crédit bancaire sur vingt ans pour avoir un enfant ?

Si ce scénario se produit, sera-t-il facile d’interdire la reproduction des personnes jugées "indésirables" selon des critères arbitraires ? Les ultra-riches ont souvent un passif familial eugéniste. Est-ce la raison pour laquelle les "sauveurs" du monde insistent pour vacciner gratuitement les populations d’Afrique alors que le Covid19 est insignifiant sur ce continent ? Même pour la classe moyenne africaine, les matrices de gestation seraient hors de prix. Je n’ose pas imaginer que des cinglés projettent sérieusement l’extermination des populations des pays en voie de développement, via une campagne mondiale de stérilisation forcée, suivie d’un accès restreint aux technologies de gestation. Si l’explication est toute autre alors je souhaite avec impatience la connaître pour atténuer la colère qui m’envahit.

Un monde néo-viriliste serait hautement lucratif pour les ultra-riches qui possèdent les moyens de production (sanitaire, alimentaire, humain!). Extrêmement ruineux pour les citoyens des pays industrialisés. Totalement exterminateur pour les habitants des pays en voie de développement.

La théorie du genre promettait la paix sociale universelle alors pourquoi est-ce la guerre ? En résumé, n’importe qui peut se déclarer de n’importe quel genre, à n’importe quel moment. Je connais bien ce type de conflits internes car je souffre d’un décalage similaire depuis l’enfance. Mon corps est féminin pourtant je ne me sens ni femme, ni homme. Dans la rue, on m’appelle parfois "madame", parfois "monsieur". Cependant je refuse que mon malaise soit instrumentalisé pour remodeler la société et tourmenter des personnes de bonne volonté. Comment instrumentaliser un problème au lieu de le résoudre ? Facile. Il suffit de médiatiser les extrémistes radicaux. La majorité ne se reconnaît pas en eux mais elle n’est jamais invitée au journal de 20h. Le débat public est donc monopolisé par la minorité bruyante et clivante. La société est finalement divisée et comme chacun le sait, il faut diviser pour mieux régner, ce qui est bien le but du néo-virilisme.

L’objectif est atteint car cette théorie provoque des polémiques dont certaines sont dramatiques. Les problèmes se posent principalement avec les hommes. En effet, les femmes biologiques qui se sentent autres, sont relativement silencieuses. Par contre les hommes biologiques qui se sentent autres, n’en finissent pas d’exiger des aménagements, quitte à piétiner les droits durement acquis par les féministes. Les femmes qui se sentent hommes, ne donnent pas de leçons de virilité. Par contre les hommes qui se sentent femmes, n’en finissent pas de marteler leur vision de la féminité. Les femmes qui s’insurgent contre ce prêchi-prêcha sont traitées de "TERF". Pourquoi je ne trouve nulle part l’acronyme "TERM" à savoir "Trans-Exclusionary Radical Masculinist" ?

Là où les femmes se contentent de râler, les hommes vont jusqu’à tabasser, violer ou assassiner des transgenres. Alors pourquoi les activistes transgenres luttent contre les femmes supposées insultantes, mais  foutent une paix royale aux hommes factuellement dangereux ? La réponse est simple. La théorie du genre ne vise pas le bien-être des personnes qui souffrent d’un malaise de genre. C’est une arme néo-viriliste. La virilité doit dicter sa loi partout, y compris dans la féminité. La brutalité physique est passée de mode. L’homme viril moderne impose des concepts violents qu’il faut intégrer docilement sous peine de subir un lynchage juridique et social. La punition en cas de désobéissance n’est plus corporelle comme avant, mais émotionnelle en raison de la conceptualisation.

La théorie du genre instrumentalise des personnes en souffrance pour briser la cohésion sociale. Ce courant de pensée ne mène pas à la féminisation de l’homme. Au contraire. C’est le comble du néo-virilisme. C’est une façon de dire à la femme : "te dominer ne nous suffit plus, on va te remplacer". Pour avancer masqué, le néo-virilisme a poussé le vice jusqu’à inventer un concept humiliant sous prétexte de justice sociale : la notion de quota. Ainsi lorsqu’une femme est intégrée au sein d’une structure, le doute subsiste : est-elle réellement compétente ou est-ce juste pour atteindre le pourcentage de bonne moralité ?

Il ne faut pas se laisser tromper par les apparences. Le monde est de plus en plus viril. Des notions à priori bienfaisantes, ont été détournées pour favoriser la conquête du pouvoir conceptuel. Des mots comme "équitable", "responsable", "durable", "inclusif" sont devenus des instruments de propagande. La véritable justesse ne pourra s’établir que lorsque chacun pourra vivre librement, sans avoir à se soumettre à des injonctions tyranniques, aussi conservatrices ou progressistes soient-elles.

Pourquoi le virilisme est-il passé de la sphère matérielle à la sphère conceptuelle ? Il me semble que trois tournants sont à l’origine de ce glissement.

Premièrement la bombe atomique. Lors de la seconde guerre mondiale, l’Amérique a exterminé des millions de civils innocents sans défense en quelques minutes, en larguant une bombe d’une nouveau genre sur le Japon. Je rêve ou il s’agit d’un crime contre l’humanité qui n’a jamais été jugé ? Passons. Cet événement a choqué le monde entier. Les pays développés se sont aussitôt équipés d’armes atomiques mais ils ont vite compris que la guerre entre eux était devenue impossible. Avec une telle arme, les dégâts seraient tels que même le vainqueur en ressortirait anéanti. Il faut donc se restreindre à utiliser l’armement classique au lieu d’exploiter la puissance ultime. La guerre matérielle n’avait plus tellement de sens pour les grandes puissances mondiales. Le besoin de domination devait se développer ailleurs car un plafond avait été atteint dans ce domaine éminemment viril.

Deuxièmement l’échec de la conquête spatiale. En 1969, un américain a marché sur la lune au terme d’une virile compétition contre l’URSS. Lorsque l’humanité découvre de nouvelles opportunités technologiques, elle les investit très rapidement. Mais là, on constate un blocage. Pourquoi les voyages vers la lune ne se sont-ils pas multipliés ? Il est vrai qu’une telle entreprise coûte cher mais c’est le cas de toutes les innovations. Les premiers voyages en avion, les premiers ordinateurs, les premiers téléphones portables, n’étaient accessibles qu’aux plus riches, puis ils se sont démocratisés au fil du temps. Les voyages spatiaux auraient dû suivre la même tendance jusqu’à devenir courants. Raté. Nous sommes cloués au sol. Que s’est-il passé ? Nous n’en savons rien. La fin de la colonisation en Inde et en Afrique avait morcelé la terre en nations figées. La conquête territoriale était terminée. Il aurait fallu partir à l'assaut de l'univers. Mais non. Un second plafond bloquait le besoin de domination virile.

Troisièmement les progrès scientifiques et technologiques. La guerre est dans l’impasse. La conquête est dans l’impasse. Par contre les scientifiques découvrent de nouveaux principes, les ingénieurs inventent de nouveaux procédés, les investisseurs qui misent dessus en retirent des fortunes colossales et une grande influence socio-politique. Parmi ces avancées, on compte la chimie, la plasturgie, le nucléaire, la génétique... La psychologie permet d’industrialiser la manipulation mentale individuelle et collective, donnant naissance à l’ingénierie sociale. Mais la palme d’or revient à l’informatique. En déchargeant l’humain des tâches mentales fastidieuses, l’ordinateur, le logiciel et le réseau ont révolutionné tous les domaines de la société. La finance atteint des sommets historiques, les usines sont robotisées, les tâches administratives sont automatisées, la connaissance est accessible à tous, les prévisions peuvent être simulées, les communications internationales sont instantanées… L’informatique effectue le travail intellectuel, le cerveau est le nouvel Eldorado. Freiné par les plafonds matériels, l’homme viril s’est donc lancé à la conquête des espaces conceptuels infinis, pour assouvir son besoin de domination.

Beaucoup de virilistes n’arrivent pas à s’adapter à ce nouveau mode de fonctionnement. C’est normal. Dans l’ancien monde, n’importe quel homme un peu baraqué pouvait se prétendre dominant. Dans le nouveau monde, la domination est exercée par la minorité élitiste qui tire les ficelles politiques, scientifiques, économiques, financière et médiatiques. Tout le reste de la population, sans distinction de genre, subit la violence masculine conceptuelle. Il est donc tout à fait logique que les hommes se sentent menacés. Ils ont l’habitude de dominer, ils découvrent avec amertume l’impuissance sociale. Être soumis de force par un système, sans aucune possibilité de se défendre, leur donne le sentiment d’être traités comme des femmes, puisque ce sont elles qui sont contraintes à l’obéissance systémique depuis la nuit des temps.

Les attaques dites "terroristes" et le communautarisme émanent peut-être de ce rejet. En effet, le virilisme à l’ancienne est essentiellement codifié par les religions et les traditions. Le patriarche domine ses terres, ses femmes, ses enfants et ses troupeaux. Le néo-virilisme domine tout, y compris le patriarche et ses possessions. Le conflit entre les deux formes de virilisme est donc inévitable. Le virilisme tradi-religieux est un pouvoir matériel. Le néo-virilisme exerçant un pouvoir immatériel, il est logiquement assimilé à une manœuvre diabolique, démoniaque, satanique, pilotée par l’ennemi du dieu de prédilection, en vue de pervertir la sainte création, en éliminant ses virils gardiens.

La ferveur déclenchée par Donald Trump relève peut-être aussi du même refus. Grâce à son virilisme marqué, il a rallié les mécontents hostiles au changement. Il a attiré à lui les mâles dominants lésés par le néo-virilisme ainsi que les femmes qui ont besoin de figures masculines fortes pour se sentir protégées. Donald Trump est le porte-parole de ceux qui craignent d’être balayés de la surface de la terre, comme des dinosaures anachroniques. En l’absence d’ennemi tangible, ils se désignent des adversaires pragmatiques. D’obscures groupuscules juifs, homos, féministes, pédo-satanistes, illuminatis, franc-maçons, islamistes, communistes ou suprémacistes noirs, chercheraient à les exterminer. Ils ne voient pas que la menace vient de leur propre camp. Les néo-virilistes, mâles dominants assoiffés de domination, peuvent effectivement s’appuyer sur des idéologies, des courants ésotériques ou des communautés pour parvenir à leurs fins. Mais au final, seule la conquête du pouvoir motive leurs convictions, leurs adhésions et leurs alliances, le pouvoir absolu, quoi qu’il en coûte.

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