La vie moderne
En regardant ce qui fait tourner le monde moderne, j'ai envie de faire des découpages en matière-énergie-conscience, histoire d'y voir plus clair. On peut en faire tout plein. Les mêmes éléments peuvent changer de place lorsqu'on change de point de vue. L'un des découpages m'a plus particulièrement intéressée. Le schéma ci-dessous n'est pas une vérité absolue. J'ai juste voulu déterminer ce qui règne actuellement sur la matière, l'énergie et la conscience du monde occidental. Qui donne la plupart des ordres dans ces différents domaines? Qui décide? Qui fait la loi?
La science et la technologie font la loi dans la matière du monde. La science décrit le monde tel qu'il doit être. Quiconque ose expérimenter le monde différement est forcément un imbécile. La technologie sculpte le monde pour le plier à nos contraintes, nos exigences et nos caprices.
La religion et l'économie font la loi dans l'énergie du monde. L'économie nous dicte nos goûts et nos couleurs pour la vie présente. La religion nous fait miroiter des goûts et des couleurs pour la vie d'après.
La politique et les media font la loi dans la conscience du monde. La politique pilote l'existence collective et les media pilotent la pensée collective.
Beaucoup de choses pourraient être placées aux intersections, j'ai choisies les suivantes :
La politique et la religion se fournissent mutuellement la legitimité. Avant, c'était la religion qui légitimait le pouvoir politique. Le dirigeant était le choisi par dieu puis couronné par ses prophètes ou ses représentants. Personne n'avait le droit de contester la légitimité descendue du ciel. De nos jours, c'est le contraire. La politique choisit les courants qui ont légalement le droit d'être des religions. Les courants spirituels sans légitimité politique sont considérés comme des sectes laveuses de cerveaux.
La technologie et l'économie collaborent autour du profit. L'économie demande à la technologie de fabriquer des innovations, si possible addictives, afin d'engranger le plus de bénéfices possibles. La technologie galope pour inventer toujours plus de gadgets plus ou moins utiles, plus ou moins nuisible, mais toujours à vendre.
La science et les media se procurent mutuellement la crédibilité. Un media qui base ses informations sur la science est forcément sérieux, intelligent et intéressant. Un scientifique qui intervient dans les média dit forcément la vérité et il a obligatoirement raison.
Avec un autre point de vue, j'aurais obtenu des schémas complètement différents avec les mêmes éléments. Par exemple si je me demande comment fonctionnent ces éléments, la science devient bleue, élément de conscience, car elle est censée rechercher la connaissance notamment grâce à l'observation et à la conceptualisation. J'aurais pu mettre l'industrie comme lien entre la technologie et l'économie mais le monde entier ne peut pas tenir sur un dessin, il faut faire des choix. Les schémas peuvent aussi varier car tout est composé de matière, d'énergie et de conscience. Ainsi, je pourrais par exemple décomposer la technologie.
La technologie régit la matière entre autre au travers de la médecine ou de l'industrie pharmaceutique. Ce sont des techniques et des outils pour manipuler le corps humain.
La technologie régit l'énergie entre autre grâce au marketing et à la publicité. Ce sont des techniques et des outils pour manipuler les émotions humaines.
La technologie régit la conscience entre autre avec l'informatique et la finance. Ce sont des techniques et des outils pour manipuler des concepts humains. Ce n'est pas pour rien que les banques nous incitent à ne plus utiliser de chéquiers, de monnaie ou d'or. Plus l'argent devient électronique, plus il devient conceptuel, plus il est facile à manipuler et à multiplier.
Au risque de choquer, j'estime que les pratiques, rituels et cérémonies des courels sont des technologies de l'énergie et de la conscience. Ce sont des techniques et des outils pour manipuler les émotions et les pensées afin atteindre des états intenses particuliers. Cela permet de manipuler les autres ou de s'auto-manipuler. Cela peut faire du bien, on peut s'en servir pour guérir, pour surmonter des obstacles, pour se découvrir, pour se maîtriser... Cela peut aussi faire du mal, ça dépend des intentions et du contexte.
Qu'en est-il des éléments facteurs de créativité? Prenons par exemple le sport, la philosophie et l'art. De nos jours, ils ont été absorbés respectivement par la technologie, par les media et par l'économie. Le sport n'est plus beau du tout. Il s'agit d'une féroce compétition construite à coups de produits chimiques dopants. La philosophie décore nos journaux de concepts abscons mais distrayants, pendant que les philosophes jouent les stars pour la presse people. L'art est formaté pour être commercialisé à l'échelle mondiale ou pour servir de porte-parole à l'industrie. Dans tous les cas, le but demeure le même. Il s'agit de remplacer la créativité par du rêve à vendre.
En résumé, tout est tiré vers le matérialisme.
Le matérialisme consiste à accorder plus d'importance au support qu'au reste. Les mouvements, l'identité, l'origine ou la finalité n'ont pas d'importance. Le matérialisme consiste à s'intéresser aux manifestations extérieurs des phénomènes plutôt qu'à leurs mécanismes intérieurs ou à leurs causes. Cela mène à la passivité. Si on se contente de regarder la manifestation des phénomènes, les interrogations restent sans réponse, l'ignorance et la confusion s'installent. On stagne dans l'admiration passive des manifestations comme des vaches regardent passer les trains sans pouvoir rien faire d'autre que mâcher les brins d'herbe aux alentours. On peut même devenir esclaves des phénomènes.
L'étude plus poussée des phénomènes, c'est l'observation attentive, c'est la réflexion pour extrapoler ce qui n'est pas visible, c'est l'expérimentation pour vérifier les conclusions. Cela amène la compréhension. Lorsqu'on comprend alors on peut maîtriser et agir. On peut utiliser correctement ou créer des phénomènes inédits.
Certains pensent avoir trouvé la solution idéale en se réfugiant dans la spiritualité ou la religion. Il me semble que c'est une erreur ou du moins une vaine fuite en avant. Cela revient à se gaver d'énergie pour compenser l'overdose de matière. Je ne pense pas que masquer un excès avec un autre excès soit bénéfique. Boire trop de vin pour oublier qu'on a trop mangé, ce n'est pas ce qu'il y a de mieux.
Matière, énergie, conscience devraient être harmonieusement équilibrés.
Aucun ne devrait dominer l'autre.